Enquête climat : les Belges veulent la neutralité carbone

Nouvelle enquête climat
Nouvelle enquête climat

Les Belges sont préoccupés par l’environnement. Ils soutiennent l'objectif de neutralité climatique mais identifient peu leur part de responsabilité. Détails.

La cinquième enquête nationale sur le climat[1] vient livrer ses résultats. L’environnement arrive en tête des préoccupations, devant la santé (COVID, cancers…) et la raréfaction des ressources. Mais si 3/4 des répondants se déclarent préoccupés par l’environnement on constate une baisse par rapport aux enquêtes précédentes.

Dans les préoccupations environnementales, ce sont les changements climatiques, la disparition des espèces (biodiversité), la pollution (de l’air, de l’eau et des sols) et la déforestation qui occupent les premières places.

6 Belges sur 10 soutiennent la neutralité climatique

Près de 80% des répondants se disent très préoccupés (42%) ou préoccupés (36%) par les changements climatiques et considèrent qu’il faut une action urgente.

Six belges sur dix sont maintenant convaincus de la nécessité d’atteindre le zéro émissions nettes de gaz à effet de serre en 2050, avec un pallier intermédiaire de -55%[2] d’ici 2030. Ils soutiennent ainsi l’objectif adopté par l’Union européenne et la Belgique.

Le citoyen se sent peu responsable

Les Belges attribuent principalement la responsabilité des changements climatiques à l’industrie et au transports de marchandises. Suivent le transport de personnes et l’agriculture, les ménages arrivant loin derrière.


Réponses à la question « Selon vous, qui contribue le plus aux changements climatiques en Belgique ? »

Logiquement, à la question « qui doit agir en priorité », les répondants indiquent surtout l’industrie et le transport de marchandises et une minorité mentionne les ménages.

C’est pourtant grâce aux actions complémentaires des citoyens, des entreprises et des pouvoirs publics qu’on pourra relever le défi climatique.

> Lire à ce sujet : Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre de 50% ?

Dans cette enquête climat, la contribution de certaines activités aux changements climatiques est bien identifiée (industrie, déforestation, avion, voiture..) tandis que l’influence d’autres activités est sous-estimée (chauffage, viande, électricité).


Réponses à la question « Selon vous, dans quelle mesure les activités humaines ci-dessous contribuent-elles aux changements climatiques ? »

Parmi les comportements en faveur de l’environnement :

  • Le tri des déchets arrive toujours en tête, effectué par 94% de répondants, loin devant les économies d’eau chaude (79%), la préférence des fruits et légumes locaux et de saison, les produits frais (non surgelés) et moins emballés.
  • La réparation des appareils est privilégié par 58% des répondants, un résultat encourageant par rapport à l’économie circulaire.
  • La moitié des répondants déclare limiter sa consommation de viande.

Par contre la proportion de personnes qui achètent des produits labellisés (écolabel européen ou équivalent, FSC et PEFC, Biogarantie…) est seulement de 47%.

Le rôle des ménages est donc sous-estimé, tant au niveau des causes que des solutions.

> Côté causes, lire aussi : Quelles sont les causes du changement climatique ?

> Côté solutions, voir nos propositions d’actions : Climat : arrête d’en faire des tonnes !
 

La balle est dans le camp des pouvoirs publics

Un belge sur trois (35%) estime prendre suffisamment d’initiatives pour lutter contre les changements climatiques. Et seulement 10% trouve que les actions des pouvoirs publics sont suffisantes, tant pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre que pour l’adaptation aux changements climatiques.

La grande majorité des répondants pense que l’État belge doit intervenir pour orienter le comportements face aux changements climatiques. Sans surprise, les subsides sont les mesures préférées pour encourager des choix permettant de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre (isolation, énergies renouvelables, télétravail…).

Parmi les mesures qui devraient être mises en place par les gouvernements, certaines sont facilement acceptées (cours sur le climat dans les écoles, Repair Café, consigne sur les emballages, partage de voitures …) tandis que les taxes ou les interdictions sont davantage rejetées.

Au niveau efficacité, on aura pourtant plus d’effets en interdisant ou en taxant certains choix plutôt que de laisser chacun gérer à son rythme.

L’Europe prévoit d’élargir le système d’échange de quotas[3] aux ménages et aux petites entreprises en 2026. C’est une mesure que les Belges ne soutiennent pas (28% sont plutôt pour, 38% plutôt contre). Cependant, concernant l’utilisation des recettes générées par ce système, 65% préfèrent que cela serve à soutenir les ménages dans leurs investissements au niveau de l’habitat (isolation, panneaux solaires, pompes à chaleur). 61% jugent plus utile de financer des mesures d’adaptation avec ces montants et 59% sont pour un financement des transports publics.

> Lire aussi : Adaptation au changement climatique : comment se préparer ?

 

[1] Cette enquête est menée tous les 4 ans par le service Changements climatiques du SPF Santé publique, elle permet d’évaluer les opinions des Belges. La dernière enquête a été menée auprès de 1613 Belges représentatifs de la population. Les résultats complets sont disponibles sur climat.be

[2] Par rapport à 1990.

[3] Ce système concerne actuellement des industries forment émettrices (ciment, production d’électricité, …). Si une entreprise émet moins de CO2 que ce qu’elle a reçu comme quota, elle reçoit des certificats qu’elle peut revendre à d’autres entreprises qui ont dépassé leur plafond d’émissions.

 

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